Notre corps subit au cours de la journée de nombreux changements
hormonaux, que ce soit lorsque l'on mange ou lorsque l'on dort,
l'activité hormonale va fluctuer. Et c'est également le cas lors
de la pratique d'une activité sportive. En effet, une séance de
sport va avoir un impact conséquent sur la production
endocrinienne d'hormones.
On peut dans ce contexte identifier
deux types d'hormones : celles qui sont anabolisantes et celles
qui sont catabolisantes. Dans le premier groupe on peut, par
exemple, retrouver l'hormone de croissance, l'insuline, la
testostérone et l'IGF, dans le second groupe on retrouvera la
myostatine, le cortisol, la PTH etc.
Un sportif aura tout intérêt à rechercher un équilibre hormonal
qui va pencher du côté des hormones anabolisantes puisque grâce
à elles, la récupération sera plus rapide et la progression des
performances plus importante.
Dans cet objectif, le marché des compléments alimentaires a vu
surgir de nombreux produits censés booster la production
hormonale. Mais la plupart des produits ne sont pas des plus
efficaces, certains sont même totalement inefficaces.
Stimulants de la testostérone
Anabolisante, la testostérone est une hormone qui influence la
performance, la force, l'endurance et la récupération. C'est
l'hormone qui régule la prise de muscle. C'est donc
naturellement que de nombreux suppléments se vantent de pouvoir
augmenter sa production.
C'est le cas du tribulus
terrestris, une plante popularisée par des sportifs
bulgares, et capable selon les études de l'époque de favoriser la fabrication de testostérone. Mais ces études
datent et leur méthodologie est remise en cause. Les études
plus récentes ne démontrent pas d'effet sur les hormones.
C'est aussi le cas du ZMA, un produit qui combine
magnésium et
zinc dans des formes particulières et qui, en apportant ces
éléments capitaux pour la production de certaines hormones, dont
la testostérone, pourrait en améliorer la production. Les études
concernant ce complément sont contradictoires. Il est toutefois
possible de dire que, les carences des éléments magnésium et
zinc étant courantes et d'autant plus chez le sportif, une
complémentation est supposée positive sur les taux d'hormones
chez la personne carencée.
Stimulants de l'hormone de croissance
L'hormone de croissance possède la capacité de pousser le corps
à puiser dans ses réserves adipeuses et stimule ensuite les
muscles et le foie pour qu'ils utilisent cette graisse comme
énergie. Elle peut également stimuler la croissance musculaire
dans les phases où le corps reçoit suffisamment de nutriments.
Certains acides aminés peuvent apparemment avoir un impact
bénéfique sur les taux d'hormones de croissance. C'est le cas
des BCAA, de la glutamine et de l'arginine. L'acide aspartique
pourrait également posséder cette capacité, mais l'impact semble
faible.
Stimulants de l'insuline
L'insuline possède un rôle de déclencheur dans le stockage de
l'énergie. Son élévation après une séance d'entraînement
pourrait donc avoir un intérêt pour le stockage du glycogène.
La prise de glucides à fort index glycémique après l'effort
permet de créer un pic d'insuline. De même, l'ingestion de
protéines de type Whey ou de BCAA, permet également de stimuler
la production d'insuline, le Fenugrec pourrait également avoir
cette influence . On peut donc coupler ces différents
compléments pour en améliorer l'effet.
Mais attention, non seulement l'insuline est responsable d'une
partie du stockage du glycogène mais elle l'est aussi pour le
stockage adipeux. Ce qui veut dire que des pics d'insuline
fréquents vont engendrer une prise de gras.
De plus, les pics d'insuline trop fréquents peuvent aussi
favoriser l'apparition de diabète à long terme puisque
l'organisme risque de devenir résistant à cette hormone.
En bref, la stimulation de l'insuline doit être entreprise avec
modération et il faut la réserver à la période juste après
l'entraînement.
Stimulants de l'IGF
C'est sans doute l'hormone la plus anabolisante de l'organisme. Elle est naturellement stimulée par un programme alimentaire riche en protéines. Elle pourrait également être influencée par la prise d'arginine, et la créatine peut apparemment la réguler à l'intérieur des muscles. Chez la femme, les phyto-oestrogènes végétaux peuvent élever les taux d'IGF.
Inhibiteurs de myostatine
La myostatine est une hormone qui peut bloquer la croissance
musculaire, elle est donc anti-anabolisante. Sa découverte est
assez récente mais déjà des produits ont été commercialisés pour
inhiber cette hormone.
On peut par exemple parler de la Cystoseria canariensis, un
extrait d'algue censé s'accrocher aux récepteurs de myostatine
afin d'empêcher cette dernière d'y accéder. Mais les études ont
finalement présenté ce complément comme inutile.
Inhibiteurs de cortisol
C'est une hormone du stress dont la production a pour
conséquence le blocage de la croissance musculaire. C'est
d'ailleurs en partie par la stimulation de la production de
myostatine que le cortisol agit. Une séance de sport intensive
augmente les niveaux de cortisol.
L'utilisation d'une boisson riche en glucides pendant une séance
d'entraînement permet de réduire cette augmentation.
Inhibiteurs de PTH
C'est une hormone régulatrice de la masse osseuse qui est
produite de façon plus importante durant l'effort. Or la PTH (ou
parathormone) possède une action destructrice sur les muscles et
peut réduire leur contenu énergétique. Elle peut également avoir
un effet sur l'accumulation de la masse adipeuse.
L'utilisation d'un complément de calcium et de magnésium peut
atténuer une production trop importante de PTH durant les
entraînements.
Conclusion
Les compléments vendus dans le commerce vantant leurs mérites
sur la stimulation hormonale sont souvent inutiles. Les
méthoxyisoflavones, ecdystérones, Eurycoma longifolia et autres
compléments aux noms compliqués n'ont jamais prouvé leur efficacité.
On peut toutefois remarquer que la whey, les glucides à fort IG,
les BCAA et certaines vitamines ou minéraux peuvent avoir un
impact intéressant sur ces hormones. Ces compléments ne seront
bien sûr aucunement aussi puissant que certaines substances
illégales. Mais ils seront aussi beaucoup moins dangereux.