Qui n'a jamais entendu cette question : « Cet athlète est naturel ou pas ? ». Il est bien légitime de se le demander tant le dopage est omniprésent dans le bodybuilding, et tous les débutants cherchent des exemples à suivre pour se motiver.
Stéroïdes anabolisants, hormone de croissance, diurétiques etc… la liste est longue et non exhaustive malheureusement. Mais comment ne pas faire fausse route avec des modèles inaccessibles ? Le dopage est un vrai fléau pour notre sport, et la langue de bois le mot d'ordre… bien triste réalité pour ce qui se veut le sport de tous les sports, garant de la beauté plastique et de la santé « ultime » à ses débuts.
Nous allons décrire les 6 éléments principaux qui pourront vous faire penser au dopage et ainsi vous aider à lever une partie du voile.
La vitesse de progression !
On le voit dans toutes les salles, un petit jeune vient
s'inscrire et débute en musculation, et en quelques mois c'est
l'explosion. Une dizaine de kilos de muscles acquis, sans un
gramme de graisse bien sûr, le tout malgré un entraînement
anarchique, une alimentation inadaptée et aucune connaissance
dans ces domaines.
Il y a aussi le cas de la personne qui s'entraîne depuis
plusieurs années, et qui subitement réussit l'exploit de prendre
5-6 kilos de muscle en quelques mois alors qu'elle n'avait pas
progressé depuis plusieurs années. Là aussi toujours une prise
de masse 100% sèche, mystère mystère…
Dans les 2 cas c'est la vitesse de progression qui permet le
doute. Même un débutant, très mince, qui s'investit et met en
place des stratégies d'entraînement et de nutrition optimum, ne
pourra prendre autant. A titre d'information il est possible,
quand on fait tout cela avec application, de prendre une dizaine
de kilos la première année, puis 5-6 la seconde, mais ce ne sera
pas que du muscle malheureusement.
Les effets Yo-yo dus aux produits sont aussi symptomatiques :
prise de 5-6 kilos en 3 mois puis perte de la moitié de ces
kilos en 1 mois malgré la continuité de l'entraînement puis re
reprise etc… Les variations de force importantes sont aussi
symptomatiques.
Les muscles du dopé !
Certains muscles réagissent très bien aux produits dopants, et
lorsque la personne les utilise, même sans entraînement
spécifique, ils se développent rapidement.
Il s'agit de muscles du buste : les arrières d'épaules, les
trapèzes et le haut des pectoraux.
Cela aboutit à un physique typique de dopé avec un buste
puissant au cou de taureau et à l'épaisseur sur-développée; ces
deux muscles donnant un aspect trapu.
Pour le haut des pectoraux, il semble que les produits
favorisent le développement de cette partie et permettent un
bombé exceptionnel.

Les raisons de ce développement facilité avec les produits dopants n'ont pas fait l'objet d'études scientifiques à ma connaissance. Il s'agit plus d'un constat général de l'ensemble de la profession. Sans doute les récepteurs de ces muscles sont-ils très réactifs à la prise des produits dopants.
Le volume général !
1 mètre 75 pour 115 kilos de muscles écorchés… Il y a comme un
problème là !
Il est possible d'être gros, avec des bras de 50 cm et des pectoraux
énormes. Il est possible d'être écorché, avec des stries aux
fessiers et un taux de masse grasse de 5%. Il n'est pas possible
d'être les deux en même temps quand on est naturel, tout
simplement.
Il n'y a pas de miracle et même avec la meilleure des
génétiques, il arrive un moment où le volume musculaire stagne
et où l'on ne peut pas aller plus loin.
Heureusement avec les avancées scientifiques dans le domaine de
la nutrition, de la physiologie et de l'entraînement, ces
limites sont repoussées un petit peu plus au fil du temps, mais
rien à voir avec les possibilités dues au dopage.
De même il y aura toujours des individus génétiquement fait pour
leur sport et en avance sur les autres… Cela s'appelle un
champion.
Mais si votre regard se tourne vers les professionnels du
bodybuilding moderne, sachez que depuis l'après seconde guerre
mondiale, il va être difficile de trouver un athlète clean.
Je ne parle même pas des bodybuilders du 21ème siècle qui
ressemble à des obèses musculaires complètement déformés par les
produits… c'est beau le sport !
La gynécomastie !
La gynécomastie est le développement excessif des glandes
mammaires chez l'homme, autrement dit les seins qui poussent !
C'est un des effets secondaires les plus visibles suite à
l'utilisation des stéroïdes anabolisants.
Le résultat est très inesthétique avec l'apparition d'un petit
sein de femme au niveau du téton sur les muscles pectoraux. La
gynécomastie peut être unilatéral comme bilatéral.

Cela n'engendre pas de problème particulier et s'opère (rare sont les pros actuels qui poursuivent une carrière en gardant une gynécomastie. Par exemple, Ronnie Coleman en avait une très prononcée à ses débuts avant de se faire opérer. Par contre chez les amateurs bonjour les dégâts !
Testosterone et acné, pilosité et grosse voix !
Trois des principaux effets virilisants les plus visibles dus à
la prise de testostérone, un stéroïde anabolisant très prisé
pour ses effets sur la synthèse des protéines dans les cellules,
et tout particulièrement dans les muscles.
Hommes comme femmes dopés sont cencernés : les poils poussent
(barbe, dos…), la voix devient plus grave, un acné abondant et
généreux envahit le corps et la peau de l'utilisateur prend un
aspect rouge avec un gros grain.
Ne soyez pas dupes, les adultes pleins de boutons sont rares, et
associés à une pilosité plus que généreuse, méfiance…
Le ventre gonflé
Dans le terrible arsenal du dopé, l'hormone de croissance (HGH)
tient dorénavant une place de choix. Elle permet l'augmentation
des organes et des os.
On le constate avec l'élargissement de l'ossature des
utilisateurs (des bodybuilders toujours plus larges d'épaules,
des coudes inesthétiques qui se sont un peu trop allongés, des
bassins de plus en plus larges etc…).
Les muscles vont bien sûr profiter de cet effet, et c'est ce qui
est recherché.
Ce qui l'est moins, c'est le développement des organes internes
tel que les viscères. C'est ce qui donne l'effet femme
enceinte-ventre gonflé alors même que la personne est ultra
sèche sans la moindre épaisseur de gras sur le ventre.

Chez les amateurs cela se voit moins souvent du fait de
l'utilisation beaucoup moins répandue de l'hormone de croissance
comparé aux stéroïdes anabolisants : plus chère, et plus
difficile à trouver ?
Utilisée à l'âge adulte après la puberté, l'hormone de
croissance provoque une acromégamalie caractérisée par un
épaississemnt des traits du visage (effet machoire carré), un
gonflement des extrémités (grosses mains et gros pieds), du
diabète etc…
Là aussi ça fait rêver…
Alors, naturel ou pas ?
Cette liste est bien sûr non exhaustive. A la lecture des effets
indésirables, on ne se pose même
pas la question pour les bodybuilders professionnels, qui ne
s'en cachent pas trop d'ailleurs.
Après, on ne peut jamais être sûr de qui que ce soit et nombreux
sont les dopés avec des physiques plus que banal, bien en deça
d'athlètes naturels de haut niveau.
Mais en même temps, pourquoi vouloir savoir ?! Ce qui compte
c'est votre démarche personnelle et le fait de savoir que vous
devez vos résultats à votre travail et à vos efforts. Il y a
toujours mieux ou plus fort, l'important est d'avoir sa
conscience pour soi et de prendre soin de sa santé avant tout.
Paraître en forme c'est bien, être en forme c'est mieux.
Ne croyez pas que seul le dopage permet d'obtenir un physique de
bodybuilder, laissez cette pensée à ceux qui se sont égarés sur
la voie du dopage et au contraire montrez leur que la seule
limite du corps est votre investissement et votre travail.
Mais au final peu importe que votre acteur favori ou votre
athlète préféré soit clean ou non, tant que son image vous
motive. C'est ce qui compte, mais cela n'empêche pas d'être
réaliste.
C'est à chacun de balayer devant sa porte ; ne perdez pas de
temps à savoir si untel ou untel est dopé ou naturel, concentrez
vous plutôt sur votre prochain programme d'entraînement ou de diète.