L'hypertrophie de la poitrine chez l'homme a un réel impact psychologique lorsque ni la
musculation, ni les diverses
activités sportives et ni les régimes amaigrissants n'arrivent à
enrayer ce phénomène.
La présence de seins féminins chez un homme entrave sa virilité
et peut être à l'origine de grandes souffrances psychologiques,
que ce soit dans les vestiaires sportifs, à la plage, à la
piscine ou dans sa vie intime.
Certains hommes peuvent essayer de masquer leur poitrine
proéminente par une musculation excessive. Or, si les activités
sportives peuvent avoir un impact sur les hypertrophies
mammaires dues à un excès adipeux, elles ne peuvent en aucun cas
agir sur les hypertrophies liées à un excès de glande. Régimes
ou musculation ne pourront jamais résorber un excès glandulaire.
Cet excès de poitrine chez l'homme se nomme la gynécomastie. Cette anomalie fréquente du développement mammaire peut être de 3 types : la gynécomastie glandulaire, l'adipomastie (gynécomastie graisseuse pure ou pseudogynécomastie) ou la gynécomastie dite « mixte » (à la fois glandulaire et graisseuse).
- Le traitement d'une gynécomastie glanulaire peut être médical, ou chirurgical reposant alors sur l'ablation de la glande.
- Le traitement d'une adipomastie (pseudogynécomastie) repose, en plus des mesures hygiéno-diététiques, sur la chirurgie.
Les causes de la gynécomastie
L'hypertrophie mammaire masculine due à un excès du développement glandulaire et/ou graisseux peut se présenter de façon symétrique ou asymétrique et concerner un seul sein ou les deux seins. On la retrouve parfois chez l'homme âgé où la production de testostérone diminue, et chez l'adolescent de façon souvent de manière temporaire avec un trouble hormonal typique (excès d'œstrogène transitoire avec, de ce fait, un rapport œstrogène/testostérone déséquilibré).
Chez l'adulte, la gynécomastie peut être causée par trois facteurs principaux:
- Les causes iatrogènes: l'hypertrophie est due à une prise médicamenteuse ou à une prise de stupéfiants, ce qui induit un rapport tronqué entre la testostérone et les œstrogènes ou une hyperproduction de prolactine. Ce bouleversement hormonal provoque une hypertrophie glandulaire. Dans la mesure du possible, le traitement premier est un arrêt ou une modification des médicaments.
- Les causes pathologiques: la gynécomastie est causée par une
pathologie induisant un désordre hormonal (Tumeurs du testicule,
de la glande surrénale, de l'hypophyse ou du poumon, maladies du
rein, de la thyroïde, cirrhose, insuffisances testiculaires,
syndrome de Klinefelter où l'homme possède un, deux ou trois
chromosomes X surnuméraires…)
A noter que, le plus souvent, on se trouve devant une gynécomastie idiopathique: aucune cause n'est trouvée après avoir effectué un bilan hormonal, un bilan d'imagerie et une enquête sur les prises médicamenteuses. La gynécomastie est considérée comme « normale » ou physiologique (souvent un caractère familial est retrouvée dans ce cas). - A part, la pseudo gynécomastie ou adipomastie. L'hypertrophie mammaire masculine est due, dans ce cas de
figure, à une prolifération excessive des tissus adipeux.
L'adipomastie est la plus simple des gynécomasties puisqu'elle est causée par un excès graisseux isolé sans anormalité glandulaire. Les régimes alimentaires, les activités sportives et la musculation peuvent contribuer à son amélioration.
Cependant, lorsqu'il s'agit d'amas graisseux non diffus et localisés, cela ne suffit pas toujours et le traitement repose alors sur la liposuccion ou la lipoaspiration.
L'opération de liposuccion est simple et peu douloureuse. Grâce à de fines canules mousses à bouts non tranchants, le chirurgien esthétique ôte les amas graisseux localisés. Aucune cicatrice n'est visible après une lipoaspiration. Œdème et ecchymoses (bleus) sont classiques mais se résorbent peu à peu. L'activité professionnelle peut ne pas être interrompue lorsqu'il s'agit de légères adipomasties.
La première consultation médicale
La consultation avec le chirurgien esthétique est essentielle et va déterminer la nature de l'hypertrophie mammaire. L'examen clinique des seins et du thorax permet de diagnostiquer si la gynécomastie est bilatérale ou unilatérale, molle ou ferme à la palpation, d'origine graisseuse ou glandulaire. Le chirurgien étudie les antécédents familiaux susceptibles de compléter son diagnostic et établit une enquête sur une éventuelle cause médicamenteuse. Un bilan biologique et hormonal est prescrit ainsi qu'un bilan d'imagerie (échographie et mammographie).
Photo : Hypertrophie de la poitrine traitée par liposuccion et retrait glandulaire.
Le praticien recherche en premier lieu la cause de la gynécomastie. Si une explication médicale est décelée (dysfonctionnement hormonal, prise médicamenteuse particulière, maladies tumorales…), la conduite à tenir reposera avant tout sur le traitement (médical) de la cause. Si lors du bilan, aucune cause n'a pu être définie ou si le traitement médical a échoué, l'intervention chirurgicale peut être envisagée.
Le principe du traitement chirurgical
Lorsqu'une cause est diagnostiquée, c'est cette cause qui doit être traitée
en premier lieu. Le traitement chirurgical n'est envisagé
qu'après échec du traitement médical.
La glande mammaire étant dure, elle ne peut être aspirée par une
liposuccion: le praticien procède alors à son ablation.
L'incision est dissimulée dans la région pigmentée de l'aréole.
De ce fait, la cicatrice dispose d'un camouflage idéal. La
glande mammaire ôtée est toujours envoyée en analyse.
Lorsqu'il s'agit d'une gynécomastie mixte, c'est à dire que le volume mammaire est constitué d'excès graisseux et d'excès glandulaire, l'acte chirurgical s'effectue en deux étapes. Le praticien pratique une liposuccion puis procède à l'exérèse de la glande mammaire.
Photo : Résutat opération d'une correction mixte (liposuccion et retrait glandulaire).
Pour les hypertrophies conséquentes avec un excédent cutané important pouvant induire une ptôse (affaissement des seins), le chirurgien procède à l'ablation des excès de peau. La longueur des cicatrices diffère selon l'importance des excès cutanés à ôter. Les aréoles sont repositionnées ainsi idéalement.
Photo : Résultat après opération, musculation et perte de 14 kg.
La durée de l'opération de gynécomastie varie de 20 minutes à
une heure, selon la nature de la gynécomastie: adipomastie,
gynécomastie ou gynécomastie mixte (excès glandulaire et
graisseux).
L'hospitalisation est effectuée en mode ambulatoire (entrée et
sortie le jour même) s'il s'agit d'une gynécomastie légère. Pour
des gynécomasties plus conséquentes, une hospitalisation de 24h
peut être nécessaire.
L'intervention est réalisée sous anesthésie générale ou locale
selon les cas.
La survenue d'un œdème et d'ecchymoses est classique et normale.
Leur résorption s'effectue spontanément. Le chirurgien prescrit
le port d'un vêtement compressif pendant plusieurs semaines.
Comme tout acte à visée purement esthétique, il n'y a aucun
remboursement par la sécurité sociale. Néanmoins pour certains
cas de gynécomasties, une prise en charge peut être effectuée
par l'assurance maladie.
Des résultats stables et satisfaisants
Le résultat définitif d'une opération de gynécomastie
s'apprécie au bout de deux à trois mois, le temps que l'œdème
consécutif à l'intervention disparaisse et que les tissus se
rétractent. Les résultats sont bénéfiques aussi bien sur le plan
esthétique que sur le plan psychologique.
Concernant les gynécomasties graisseuses, il est nécessaire que
le patient observe une hygiène saine de vie pour conférer une
stabilité au résultat de son intervention.
Concernant les gynécomasties glandulaires pures, le résultat est
net et définitif. L'ablation de la glande évite toute récidive.