Le chrome est un oligo-élément assez particulier dont le fonctionnement dans l'organisme n'a pas encore été totalement expliqué. De par ses propriétés de métal stable, sous ses formes organiques, le chrome semble peu approprié pour jouer un rôle dans des réactions biologiques. Pourtant, il est essentiel pour le métabolisme des nutriments et notamment des glucides, car il augmente la sensibilité à l'insuline. Des carences en chrome sont d'ailleurs reliées à des taux anormaux de graisses ou de sucres dans le sang. Par contre, certaines formes de chrome, utilisées dans l'industrie de l'acier, par exemple, sont toxiques pour l'être humain. Elles peuvent poser des problèmes de retraitement, à l'instar des déchets nucléaires.
Description du chrome
Le chrome est un métal, très abondant dans l'écorce terrestre, qui présente une couleur argentée. Il est utilisé dans l'industrie de la métallurgie, du bois ainsi que de la verrerie. On l'utilise, par exemple, pour appliquer une couche brillante sur les métaux, afin de les embellir et les protéger de l'oxydation. Le chrome entre également dans la composition de l'acier inox.
C'est un métal de transition qui existe sous de nombreux états d'oxydation. Mais, on le retrouve surtout sous l'état trivalent, qui est présent dans les aliments, et qui est donc utilisable par l'organisme humain, ainsi que sous la forme hexavalente, qui est toxique et possède un potentiel mutagène. Sous cette forme, le chrome peut être considéré comme un polluant.
Le chrome fut découvert en 1761 dans les montagnes de l'Oural, sous la forme d'un minerai à la couleur orangée. Il fut tout d'abord pris pour un composé de plomb et fut utilisé comme pigment pour les peintures. Mais, en 1797, Nicolas Louis Vauquelin, un chimiste français, identifia des échantillons de minerai et en produisit de l'oxyde de chrome.
Mais, ce n'est que bien plus tard, en 1948, que le rôle du chrome dans l'organisme fut identifié grâce à des recherches sur le diabète chez les rats. Cet oligo-élément permettait de restaurer les capacités de l'organisme à utiliser le sucre.
Les aliments les plus riches en chrome
On trouve du chrome dans presque tous les aliments mais en faible proportion. On en trouve notamment dans les fruits et légumes, les oléagineux, le foie, les œufs, la viande rouge de bœuf, les produits céréaliers dits complets, les patates, et bien d'autres.
Voici la teneur en chrome en µg pour 100 g d'aliment :
- Levure de bière : 220
- Moules : 128
- Noix du Brésil : 100
- Germe de blé : 70
- Ail séché : 60
- Les huîtres : 57
- Foie de veau : 43
- Poivre noir : 35
- Dattes séchées : 29
- Farine complète : 21
- Brocoli : 18,3
- Pomme : 0,7
Carence et excès en chrome
Les besoins de l'organisme sont difficiles à établir et les scientifiques sont aujourd'hui encore en désaccord sur une définition précise de ces besoins. Néanmoins, l'ANSM conseille un apport de 65 microgrammes pour un homme adulte et 55 microgrammes pour une femme. Ce besoin aurait tendance à augmenter avec l'âge.
Les cas de carences dans les sociétés modernes sont assez rares mais pourraient concerner des personnes qui consomment beaucoup de sucre et surtout des produits industriels. Ces carences se manifestent essentiellement par la survenue d'un diabète mais aussi un taux de graisse sanguin trop élevé.
L'excès de chrome dans sa forme biologique ne pose généralement pas de problème de toxicité mais il existe tout de même des cas d'atteintes rénales à des doses élevées. Aucune valeur maximale n'a donc été fixée mais il est tout de même conseillé d'éviter de consommer du chrome de façon trop excessive, sur le long terme.
Le rôle du chrome
Les mécanismes d'action du chrome ne sont pas clairement connus. On sait qu'il intervient dans le métabolisme du glucose et des graisses sanguines, mais on sait aussi qu'il agit en relation avec l'insuline, sans pouvoir expliquer exactement comment cela se traduit. Les effets du chrome sont surtout connus grâce à l'observation de personnes carencées. Ces patients développent une résistance à l'insuline, preuve que le chrome possède un rôle essentiel dans la sensibilité à cette hormone.
Le chrome et la musculation
De nombreux fabricants de suppléments alimentaires ont profité de l'idée populaire qui dit que le chrome peut aider à perdre du gras et à fabriquer du muscle. Ils ont alimenté cette rumeur avec diverses allégations pseudo-scientifiques afin de vendre plus de produits. Le chrome est donc devenu un supplément très en vogue dans le milieu de la musculation et de la minceur.
Pourtant, les études menées sur cet oligo-élément prouvent qu'il n'y a aucun intérêt à consommer une dose de chrome supérieure à celle des besoins naturels de l'organisme pour prendre de la masse musculaire. Les résultats sont également décevants en ce qui concerne la perte de poids. L'administration de chrome a effectivement un léger effet sur le poids, mais chez les personnes diabétiques. Chez les personnes sans problèmes d'insuline, le chrome pourrait néanmoins réduire les sensations de faim.
Le pratiquant de musculation doit surtout considérer le chrome comme un élément essentiel à son organisme et le consommer via l'alimentation naturelle, voire par l'apport de suppléments, dans le but de couvrir ses besoins et éviter les carences. Ces besoins peuvent être supérieurs à une personne sédentaire car une activité physique intensive et une alimentation riche en glucides peuvent les augmenter.