A l'heure du fameux partenariat transatlantique de commerce et d'investissement, généralement appelé TAFTA ou TTIP, on peut s'inquiéter de l'avenir de la viande en France. En effet, cet accord permettrait aux États-Unis, au Canada et aux pays d'Amérique du Sud d'exporter plus facilement vers la France, notamment des produits sur lesquels la France possède des normes plus drastiques.

La viande, par exemple, est un des produits visés. En France, nos élevages restent restreints de 60 à 200 têtes de bétail. La majorité des aliments pour nourrir les bêtes sont produits sur place, 80 % de l'alimentation provient de l'herbe et les farines, hormones et antibiotiques sont interdits ou limités à des cas spécifiques. Alors que dans le bloc des pays américains, les élevages ont tendance à être beaucoup plus vastes et on peut compter dans certains cas jusqu'à 100 000 têtes d'élevage ! La nourriture est généralement à base de maïs OGM et d'additifs alimentaires et le recours aux antibiotiques et aux hormones est assez courant.

Bref, il y a de quoi avoir peur pour la qualité des viandes qui risquent de débarquer sur notre marché. Voici, par exemple, un des nombreux problèmes que cela pourrait causer et que rencontrent déjà les joueurs de NFL :

La NFL tire la sonnette d'alarme !

Du Clenbuterol dans la viande ? Vraiment ? Oui, mais pas dans toutes évidemment. La NFL (la ligue de football américain) a averti ses joueurs à propos de la consommation de viandes de Chine et du Mexique. En effet, ces viandes pourraient contenir du clenbuterol, une drogue à l'effet anti-catabolique très puissant. Pour résumer l'effet de ce produit, il aiderait à construire plus de masse musculaire tout en perdant de la masse grasse. Il est aisé de comprendre pourquoi certains éleveurs de bétails l'utilisent.

Or, le clenbuterol est un produit interdit par la NFL. Il est considéré comme un produit dopant. La NFL a donc rappelé à ses joueurs que la consommation d'une quantité significative de viande provenant de certains pays à risque pourrait provoquer des résultats positifs aux tests anti-dopage.

Voici un extrait du mémo de la NFL :

« Les joueurs sont avertis et doivent être conscients de ce problème potentiel s'ils voyagent au Mexique ou en Chine. Donc, prenez garde si vous décidez de consommer de la viande dans ces pays et comprenez que cela sera à votre propre risque. » Il faut ajouter que, selon le programme anti-dopage : « Les joueurs sont responsables pour ce qui se retrouve dans leur organisme. »

Des joueurs contrôlés positifs !

Le mémo fait écho à une affaire concernant le joueur Duane Brown qui a été contrôlé positif au clenbuterol après un voyage au Mexique, durant lequel il a consommé de la viande de bœuf. Après un mois de procédures, il a finalement été blanchi, ce qui lui a évité une suspension pour 10 matchs.

Autre affaire, en 2011, 11 joueurs de l'équipe nationale du Mexique ont été testés positifs au clenbuterol, et la fédération du pays a conclu que ces résultats ont été provoqués par de la viande contaminée.

Toujours en 2011, la coupe mondiale U-17 a été disputée au Mexique et la FIFA a trouvé qu'une majorité de tous les joueurs testés présentaient des traces de clenbuterol dans leur organisme. Pourtant les éleveurs mexicains n'ont pas le droit d'utiliser le clenbuterol comme stimulateur de croissance, mais les rapports semblent suggérer qu'ils l'utilisent encore beaucoup.

Sur le Tour de France 2010, l'Espagnol Alberto Contador s'était présenté en « victime » d'une contamination alimentaire à la viande – venant d'Espagne –, après un contrôle antidopage positif au clenbutérol. Une dose minime, certes, mais qui lui avait valu deux ans de suspension.

Vous êtes responsable de ce que vous ingérez !

Dans un petit nombre de pays, il existe un risque que de la viande soit contaminée. Selon le code anti-dopage, il incombe à chaque athlète de s'assurer qu'aucune substance interdite ne pénètre dans son organisme. Ceux-ci doivent s'abstenir d'utiliser toute substance, denrée alimentaire, complément alimentaire ou boisson dont ils ignorent la composition.

Bref, il y a de quoi devenir végétarien…