Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Questions liées à l'entraînement et aux méthodes.

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Linearity
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Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Bonsoir,

Je poste ce sujet car je n'ai pas trouvé d'autre sujet similaire qui aurait été ouvert par quelqu'un d'autre avant moi pour traiter de la dyspraxie en musculation.

Il y a quelques mois je suis allé à la salle de sport avec quelqu'un rencontré en ligne pour me débloquer de ma peur de la salle de sport. J'ai choisi quelqu'un d'Internet car, ça peut sembler difficile à croire, je n'ai aucun pote mec sportif qui était disposé à aller à la salle avec moi :mrgreen:. À l'issue de la séance, alors que je rentrais chez moi, cette personne m'a envoyé un message pour me conseiller d'aller consulter un médecin pour dyspraxie, car il pense que je le serais. Ses arguments : les poids trop faibles et les tremblements vraiment trop importants, "même pour un débutant" selon lui.

Autant vous dire que l'annonce de cette nouvelle - même si ce n'est qu'une suspicion - m'a vraiment déprimé. Le gars a fait deux années de PACES, ça ne veut pas dire qu'il est médecin mais ce n'est pas le plus mal placé pour parler de tout ce qui relève de la thématique médicale. Sur le coup je n'ai pas voulu le croire et j'ai continué à aller à la salle avec lui, mais les problèmes se sont aggravés : il me montrait l'exécution des exercices, mais je n'arrivais pas à la reproduire. Pour faire simple : regarder une vidéo de quelqu'un qui exécute un exercice ne m'est d'aucune aide, car je ne vois pas comment je peux transposer ce qu'il fait à ce que je fais. Lui, je le vois à la troisième personne, je vois donc par exemple l'angle de ses coudes pour les pompes. Mais moi quand je fais des pompes, je me vois "de l'intérieur" en quelque sorte, et typiquement je ne vois pas l'angle des coudes comme quand je regarde la vidéo de quelqu'un qui fait des pompes. Je ne vois pas les muscles sous le même angle, donc je ne vois pas en quoi une vidéo d'exécution est censée m'aider.

Il n'y a que deux choses qui semblent m'aider : que quelqu'un me corrige en live sur un exercice en posant ses mains sur moi (pour par exemple baisser une épaule qui aurait tendance à se hausser pour rien) et manipuler directement mon corps OU me filmer en ayant au préalable en mémoire l'image du mec qui fait l'exécution, et en me regardant tout au long du mouvement pour voir si ce que je fais correspond à cette image (vive le torticolis quand j'essaie de faire des pompes du coup, vu que je regarde vers la caméra et pas en face de moi)

Autre potentielle manifestation de la dyspraxie : la personne qui m'accompagnait à la salle me donnait une instruction à l'oral, par exemple "rétracter les omoplates sans que les épaules bougent", et moi spontanément quand je tentais de rétracter mes omoplates mes épaules bougent, ça me semblait naturel, instinctif, et impensable de faire autrement. Mais non, j'étais censé répondre à cette injonction qui me semblait impossible, et la personne avec moi me disait "c'est ouf, c'est instinctif pour tout le monde". L'incapacité à reproduire un mouvement est, je le crois, aussi une marque de dyspraxie.

Voilà, quand je raconte tout ça sur d'autres forums on me prend pour un guignol, et de ce que j'ai lu le dyspraxique est souvent - quand les gens ne savent pas qu'il l'est - perçu comme un débile, quelqu'un qui ne fait pas d'efforts etc. J'aimerais savoir s'il y a des dyspraxiques ici, pour savoir si je m'égare totalement ou si mon récit fait écho au leur.

Merci d'avance ! :)
cdsb90
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Message par cdsb90 »

Il faut se filmer quand on a du mal à exécuter un mouvement si on est seul, sinon il faut hésiter à toucher l'autre pour le corriger la parlote ce n'est pas suffisant pour un débutant.

Pour la dyspraxie, tu as des difficultés à t'habiller, à faire tes lacets, tu n'arrives pas à gérer l'espace (galère pour le permis de conduire). C'est un autre niveau que de faire un mouvement de musculation, tu aurais galéré à l'école.
Linearity
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Merci pour ta réponse cdsb90 !

Justement je galère pour le permis de conduire, je ne l'ai toujours pas à 23 ans :mrgreen: . Pour les lacets j'ai appris tardivement à les faire même si aujourd'hui ça ne me pose plus de problèmes. Pareil pour le vélo ou pour l'écriture, j'ai galéré en étant plus jeune jusqu'au collège j'avais une très mauvaise écriture jusqu'à me poser devant une feuille et faire des lignes pendant plusieurs semaines pour adopter une meilleure calligraphie.

Je sais pas, peut-être que je suis juste pas dégourdi, mais autant il y a des mouvements en musculation que je trouve hyper simple (le Squat, j'ai été suivi par deux coachs qui en ont attesté) autant d'autres me demandent un enchaînement que je trouve totalement incompréhensible (le SDT roumain)

Plus généralement en muscu, je suis en mode "comment je suis censé arriver à penser à tout ça en même temps". Ma tête explose
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Μετά Ἐγώ
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Message par Μετά Ἐγώ »

Les « dys » c’est un peu aussi une vision du monde technicienne où on fait rentrer les gens dans le rang en corrigeant tout ce qui est pas « ortho ». C’est une gentillesse plus ou moins factice dans un monde où on forme les gens à être des dominants.

Tu ne fais pas des fixations sur des sujets particuliers en calculant des trucs ou en tentant des compilations exhaustives, quitte à ce que ça te bouffe d’autres choses ?
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Hello Méta, désolé j'ai pas les caractères grecs sur mon téléphone donc je vais écorcher ton pseudo :mrgreen:

Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire. Il m'arrive de faire des fixations sur des sujets particuliers oui, mais pas vraiment lié à la muscu ni au sport de manière générale. Le fait de faire des fixations pour moi c'est soit plutôt lié à des traumatismes (quelqu'un qui va avoir du mal à dépasser un événement négatif subi y a X années et qui ressasse ça en permanence), soit plus une caractéristique de l'autisme.

Dans les forums où j'ai parlé de mes difficultés on pensait que j'étais autiste. Il y a 5 ans j'ai passé un test de QI qui m'a diagnostiqué surdoué (ou HPI selon le terme à la mode désormais) mais pas de signe d'autisme, de TDAH ou de trouble dys. Je ne sais pas si le test de QI permet de mesurer tout ça ou s'il faut passer d'autres tests à côté, mais pour te répondre simplement oui j'ai toujours eu un profil psychologique particulier et j'aborde visiblement les choses différemment.
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Message par Μετά Ἐγώ »

Il y a des ressemblance entre les asperger et les HPI
Je suis moi même apparemment dans cette nébuleuse, d’où ma question.
Les Asperger tendent à verbaliser leurs rapport au monde et n’ont pas l’abord instinctif et pratique de monsieur tout le monde.
Je ne parlais pas de fixations sur la musculation. Mais d’ « intérêts limités », comme on dit.

Avec un diagnostic de HPI, pas étonnant que tu n’aies pas une approche classique des gestes.

Je dirais bêtement que ça devrait venir à force de chercher la technique.
Ça me semble plus accessible que des gestes de sports co.
La musculation a un côté analytique qui la rend accessible.

Maintenant sur ta question initiale. Possible. Un « cadeau » de la neuro-atypie
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Je ne sais pas si j'ai des intérêts limités. J'ai mes petites marottes que mes amis connaissent, et je peux connaître dans le détail des faits sur ces sujets ce qui peut parfois faire peur aux gens, mais je ne suis pas "inculte" sur les autres domaines. C'est juste que ça m'intéresse moins. Mais globalement je passe pour quelqu'un qui a une bonne culture générale, qui est curieux et qui s'intéresse. Pas pour un freak d'astronomie ou de dinosaures comme on dépeint souvent les autistes.

Au niveau du social, j'ai longtemps eu des difficultés, mais surtout parce que 1) j'étais intello dans un établissement médiocre 2) je suis homosexuel. Avec ces deux éléments, facile d'être vu comme un OVNI. Aujourd'hui j'ai un cercle assez large, mais quasiment exclusivement composé de gens rencontrés en ligne et que j'ai vu IRL. Mais je sors quand même beaucoup, donc je ne dirai plus que j'ai des difficultés à ce niveau-là, même si je suis anxieux dans un groupe que je ne connais pas.

Ouais j'ai l'impression que la musculation c'est beaucoup d'instinct, de l'exécution en passant par l'anticipation de l'échec, sans oublier la différence entre douleur bénigne (un petit muscle qui se coince) et une douleur sérieuse (blessure). Pas simple pas simple...
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Message par Μετά Ἐγώ »

« Limité » c’est pour rendre compte de la tendance à focaliser sur un truc particulier qui n’intéresse pas tout le monde. Ça n’exclut pas la culture, loin de là.
Non, justement la musculation a plusieurs angles d’attaque. Et les gens qui l’abordent instinctivement sans se gourer sont rares. Les croyances qui courent dans les salles sont souvent erronées.
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Message par Linearity »

J'ai peut-être des centres d'intérêt limités et une tendance à focaliser sur des choses qui n'intéressent pas tout le monde, effectivement. Après, je crois que l'autiste galère socialement car il ne comprend pas les normes sociales, ce qui n'est pas mon cas.

Il y a plusieurs angles d'attaques ? Je suis curieux d'en entendre plus. Je sais qu'il y a plusieurs objectifs (l'esthétique, la force, la santé) mais pour moi il y a des techniques plus ou moins optimales pour y arriver et tout dépend de ton mental et de la charge mentale que t'es prêt à supporter pour y parvenir (en plus de variables comme le temps ou l'argent). C'est comme ça que je dépeins le tableau.
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Message par Μετά Ἐγώ »

Ca peut être plus planqué que ce qu'on imagine. Les "autistes" ne ressemblent pas tous à Schovanec, par exemple.
D'autant plus que chez les Asperger la maîtrise du discours est assez constante et que les stratégies de dissimulation sont nombreuses.


Sinon pour tes histoires de dyspraxie, je dirais que la solution ça doit être de travailler les patterns en répétant les mouvements et en cherchant sans cesse à améliorer ta technique, en visant l'efficacité (j'arrête là ou je vais encore faire du rabattage pour le power ).

Et les questions que tu te posent ressemblent (avec leurs spécificités) à celles que se posent les débutants. C'est la même chose qu'un débutant non sportif en plus marqué et avec peut-être plus de dissociation entre le cognitif et la gestuelle.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Travailler les mouvements et les répéter ça j'ai compris que c'était la clef, mais je ne vois pas en quoi répéter plusieurs fois un mouvement va faire qu'il va finir par s'améliorer naturellement. Si je l'exécute mal de base, je continuerai à mal l'exécuter à vie.

C'est pour ça que j'accorde beaucoup d'importance à l'exécution, parce que c'est quelque chose à travailler dès le début pour éviter d'internaliser de mauvais réflexes et ainsi de me blesser car j'aurais délaissé un aspect capital.

À part avoir quelqu'un avec moi pour me corriger H24 pendant les premiers mois, je ne vois pas vraiment comment progresser. Regarder des vidéos ne garantit pas en soi une amélioration de l'exécution, on apprend juste ce qu'on doit faire EN THÉORIE mais la mise en pratique peut être laborieuse et on ne sait pas si on le fait bien. C'est un peu comme un exercice de maths qu'on ferait après avoir eu le cours sur la notion correspondante : sans professeur derrière pour s'assurer que le résultat est bon, je ne saurai pas s'il l'est. Je peux en avoir l'intuition (le résultat est un chiffre rocambolesque par rapport à l'énoncé) mais je ne saurai pas dire ce qui a cloché dans l'enchaînement du raisonnement et j'aurai besoin qu'on m'aiguille.

Je vais essayer de m'améliorer tout seul, mais les rares séances que j'ai faites seul ont été assez catastrophique (dos rond au SDT roumain sans savoir ce qui cloche, impossibilité à régler la machine du leg curl qui me faisait glisser de mon siège en permanence, etc). Courage, on peut le faire :mrgreen:
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Μετά Ἐγώ »

Je comprends que tu vois les choses comme ça.
Et je vois un peu pourquoi.
Mais je vois ce qui se passe quand je fais mes backoff (les séries moins lourdes faites après la ou les « vraies » séries en power : je bosse la technique en même temps que je fais « du volume ». Et sur chaque répétition je cherche une amélioration technique.
Tu vas être moins instinctif que la moyenne mais tu apprends aussi.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Oui la musculation semble être essentiellement une affaire d'instinct. Arriver à anticiper quand l'échec arrive, sentir que là on peut mettre tel poids et y arriver convenablement, sentir que là la séance qu'on fait on est pas dedans et que ce n'est pas un bon jour. Il faut sentir en permanence, l'analyse ne sert pas à grand chose. Et je ne suis pas habitué à ça je dois dire :oops:
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Message par cdsb90 »

Oui la musculation semble être essentiellement une affaire d'instinct.
Pas du tout, c'est du travail technique et mental. Les histoires d'instinct, que tout est facile, c'est des facilités physiques tel qu'un gros taux de testo naturel.

Je pense que tu te mets trop la pression, ou tu es plus sensible à cela. Pour te rassurer, tu peux faire une séance que sur un mouvement, tu fais plusieurs séries à différents volumes, tout en te filmant. Tu regardes ce que cela donne après ta série, essaye de voir où ça coince. Par exemple, au développé couché, c'est parfois la fin du mouvement qui bloque. Tu peux te concentrer ensuite sur du DC avec un mouvement court
Linearity
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Dans les précédents forums que j'ai fréquenté, on me disait que la musculation était essentiellement une affaire d'instinct et de ressenti car ce n'est pas aussi simple qu'un programme qu'on adopte et qu'on déroule pendant X années sans se poser de questions.

Il y a aussi la notion de "s'écouter" ou "écouter son corps" qui revient souvent, mais qui pour moi ne veut pas dire grand chose, sans doute car justement je l'intellectualise trop. Certains disent de faire attention à la moindre douleur, d'autres de forcer même s'il y a une douleur car le corps va s'adapter, et encore d'autres de "distinguer la douleur bénigne (comme le muscle qui se coince temporairement car pas habitué) et la douleur liée à une blessure"

Il y a aussi la notion de la personnalisation de l'entraînement, savoir ce qui fonctionne sur nous et ce qui ne fonctionne pas. En gros, on te dit qu'il y a des règles très généralistes sur lesquelles tout le monde s'accorde mais que le reste dépend de ton corps. Certains sont plus à l'aise sur certains exos que d'autres. Certains ne peuvent même carrément faire certains exos, car ce n'est pas adapté à leur morphologie. Mais ça personne ne pourra le dire à ma place, c'est à moi de le ressentir.

J'ai lu pas mal, je sais comment se constitue un bon programme (plus ou moins), je sais ce qu'il faut manger, je connais les grands mots de vocabulaire souvent utilisés en musculation. Mais je suis incapable de faire une séance correctement et de savoir si j'ai fait une bonne séance (encore une histoire de ressenti là aussi). C'est bien que la théorie ne suffit pas et qu'il y a autre chose.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par cdsb90 »

Mais je suis incapable de faire une séance correctement et de savoir si j'ai fait une bonne séance (encore une histoire de ressenti là aussi). C'est bien que la théorie ne suffit pas et qu'il y a autre chose.
Il y a deux points de progrès mesurables : la performance (le poids soulevé et le nombre de fois) qui est assez immédiate et l'esthétique corporelle (le muscle que l'on voit se développer) qui est longue (voir très longue). Le 1er est objectif, le deuxième peut être encore subjectif car on peut avoir une vision de son corps particulière.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Μετά Ἐγώ »

Oui. Les histoires d'entraînement "à l'instinct", c'est une grosse connerie.
Au contraire : il vaut mieux objectiver au maximum.
On peut apprendre des choses sur soi et se comprendre, mais justement, pour éviter de se planter il faut objectiver : augmentation des charges.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

Il y a deux points de progrès mesurables : la performance (le poids soulevé et le nombre de fois) qui est assez immédiate et l'esthétique corporelle (le muscle que l'on voit se développer) qui est longue (voir très longue). Le 1er est objectif, le deuxième peut être encore subjectif car on peut avoir une vision de son corps particulière.
Effectivement, attendre les changements corporels pour savoir que l'on fait bien les choses, c'est s'entraîner un bon bout de temps à l'aveugle sans être sûr d'être sur la bonne lancée. Donc il faut se focaliser sur la performance. De ce que j'ai compris, l'objectif est de valider 4x12 à chaque exercice. Mais j'ai aussi compris que le débutant progressera quoi qu'il fasse à ses débuts car il s'agit davantage d'adaptation nerveuse que de construction musculaire. Du coup, où placer la limite des "noob gains" ? Si même la progression en charges ne permet pas au début d'être certain que je fais bien les choses - car "tout le monde progresse en charge" au début soi-disant, même en faisant "n'importe quoi" -, où placer la limite ?

Parce que c'est ça finalement la vraie question en musculation j'ai l'impression, c'est celle de la limite :

- Celle entre la série "c'est tellement facile que je brasse du vent", la série "je suis proche de l'échec mais je l'évite" et la série "je vais à l'échec"
- Celle entre l'exécution dangereuse, l'exécution passable et l'exécution millimétrée
- Celle entre un programme mal agencé, un programme banal mais qui fait le taf, et le programme optimisé
- Celle entre une douleur bénigne et une douleur alarmante.

En plus, on présente l'objectif de valider 4x12 comme un indicateur linéaire facile à appliquer, mais quid d'une situation où je fais 4x8, 4x9, 4x10, puis je régresse à 4x9 puis encore à 4x8. Comment l'interpréter ? C'est forcément le signe d'un mauvais programme, ou ça peut être tout à fait bénin et temporaire ? Plus généralement, comment surmonter un obstacle ou un élément en muscu qu'on n'avait pas anticipé (typiquement, une régression inattendue) ? C'est une source d'angoisse immense pour ma part de se dire qu'on ne sera jamais vraiment "tranquille" dans cette discipline et qu'il faut rester sur le qui-vive en permanence. Peut-être qu'au final j'ai confondu ma dyspraxie tout le long avec simplement une énorme tendance à me prendre la tête pour peu... :oops:
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par cdsb90 »

Maitriser sa progression et sa regression est super complexe, c'est un métier. Mais c'est commun à tous les sports. Il faut savoir prendre du recul par rapport à cela. Le grand danger c'est d'en faire une névrose, et on tombe rapidement dans le dopage. J'ai vu des gars, vieux en plus, tomber dans le dopage car ils baissaient en performance et ils paniquaient.
Les plus jeunes étaient plus des "pressés" qui veulent des résultats tout de suite, tu ne sembles pas dans ce cas de figure.

Le dopage est plus rassurant car on progresse forcément. Puis certains retombent dans la névrose même avec cela et se dopent plus... jusqu'à l'incident grave. Ensuite, il faut se remettre des produits, parfois c'est irréversible, et s'en suit des grosses dépressions. Bref, il faut prendre du recul.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

C'est cette complexité qui me fait peur je crois bien oui, surtout qu'à côté sur des forums de jeunes on te dit "la musculation c'est un sport de débiles, tout le monde y arrive" "les gens qui peuplent les salles de sport ça vole pas haut intellectuellement, c'est bien la preuve que tout le monde peut arriver" et d'autres remarques similaires. Quand t'entends ça et que toi tu y arrives pas, tu te dis que t'es SUPER débile.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Μετά Ἐγώ »

Linearity a écrit :
09 août 2022, 02:32
Effectivement, attendre les changements corporels pour savoir que l'on fait bien les choses, c'est s'entraîner un bon bout de temps à l'aveugle sans être sûr d'être sur la bonne lancée. Donc il faut se focaliser sur la performance. De ce que j'ai compris, l'objectif est de valider 4x12 à chaque exercice. Mais j'ai aussi compris que le débutant progressera quoi qu'il fasse à ses débuts car il s'agit davantage d'adaptation nerveuse que de construction musculaire. Du coup, où placer la limite des "noob gains" ? Si même la progression en charges ne permet pas au début d'être certain que je fais bien les choses - car "tout le monde progresse en charge" au début soi-disant, même en faisant "n'importe quoi" -, où placer la limite ?
Tous ces points sont justes (les noobs gains, etc), mais il ne faut pas, encore une fois, focaliser théoriquement, mais voir les choses au maximum (je sais, c'est dur) de manière pratique.
Les gains du début peuvent sembler "automatique", mais il reste à les faire, sinon rien n'arrive. Et quand on les a fait on a appris à maîtriser les mouvements un peu mieux, et tout de même fait quelques gains musculaires dans la foulée.
De plus, ça n'est pas tranché du genre : adaptation neuro-musculaire sans gains musculaires puis gains musculaires parce que plus d'adaption neuro-musuculaire. Même (surtout?) ceux qui sont en haut font des gains moteurs.

Par contre, les 4x12, ça n'est pas non plus une formule magique. Ca fait longtemps que je n'ai plus utilisé ce format, pour ma part. Et c'est typiquement un truc qui peut se révéler contre-productif pour la prise de force.

Linearity a écrit :
09 août 2022, 02:32

Parce que c'est ça finalement la vraie question en musculation j'ai l'impression, c'est celle de la limite :
Oui, à chercher de manière pratique et par essai erreur tout le long de la... pratique.
Mais ça se fait au fur et à mesure, d'autant plus qu'au début notre corps nous pardonne beaucoup (bossez très dur, vous progresserez, moins dur, aussi). Ca n'est pas interdit pour autant d'apprendre à doser.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Μετά Ἐγώ »

Linearity a écrit :
09 août 2022, 02:32


- Celle entre la série "c'est tellement facile que je brasse du vent", la série "je suis proche de l'échec mais je l'évite" et la série "je vais à l'échec"
C'est déjà une bonne chose d'avoir ce genre de notions. Quand j'ai commencé, on se y allait à l'aveugle en s'interrogeant vaguement, mais sans ces mots pour même pouvoir le formuler.

En gros la réponse est assez simple :
- RPE7 (3 reps possibles en plus) on bosse déjà.
- RPE8 (2 reps) on considère en général qu'on bosse "dur"
- RPE9 (1 rep) on bosse "très dur" et ça peut former un type de série particulier (les séries dites AMRAP — autant de reps que possible - ne sont pas faites sans cesse et s'arrêtent chez certains auteur au RPE9
- RPE10 c'est en général évité sauf de temps à autre

La zone de travail pour les powerlifters est souvent entre 7 et 8,5, selon l'influx nerveux de l'individu et le moment.
On n'est pas tous pareils et certains travaillent plus "au volume" et d'autres un peu plus "en intensité", mais en restant le plus souvent dans cette zone.

Les débutants ont du mal à se repérer, mais en conrtrepartie ils s'épuisent moins.
La nature est bien faite : un vrai RPE10 (dit parfois "à l'échec" donne des résultats au début (mais n'est pas pour autant obligatoire).
Traduction : on ne ferait pas une répétition de plus, mais celle qu'on vient de terminer était propre quoique souvent un peu ralenti. Ca signifie aussi que lorsqu'on n'est pas sûr de faire une rep de plus on ne la fait pas (ne pas chercher l'échec absolu). Du coup on finit en RPE9,5 ("j'aurais peut-être pu en faire une de plus, mais je n'en suis pas sûr) ou en RPE10 (je sais que je n'en aurais pas fait une de plus). Parce que si on tente ce qu'on n'est pas sûr de réussir on va plus loin qu'un RPE10, au final (on fait 1/2 rep de plus).
Du coup au début on ne sait pas déterminer son RPE, mais on supporte de monter plus haut tout en faisant des progrès (et entre RPE9 et 10 on arrive à le voir arriver).
On peut aussi s'arrêter quand on ne fait plus le mouvement correctement.
Linearity a écrit :
09 août 2022, 02:32
- Celle entre l'exécution dangereuse, l'exécution passable et l'exécution millimétrée
Ce qui nous amène à cette question.
L'exécution ne doit pas être ni "dangereuse" ni "millimétrée". Elle doit être efficace.
Il ne faut pas s'épuiser pour s'épuiser mais limite s'économiser. Pas en trichant mais en améliorant l'efficacité du mouvement (mouvement accéléré tout le long de son exécution pour ne pas se faire "écraser" par un passage difficile au milieu du mouvement, bons muscles recrutés pour être le plus fort possible sur le mouvement, bons leviers placés correctement pour que ça monte à la fois le plus efficacement et le plus sûrement possible.
C'est pour ça qu'il vaut sans doute mieux s'arrêter avant de dégrader le mouvement pour s'apprendre aussi à être exigeant envers soi la fois d'après.
On économise de l'influx pour le placer sur l'essentiel : pousser plus lourd sur plusieurs répétitions correctement exécutéses.
Linearity a écrit :
09 août 2022, 02:32
- Celle entre un programme mal agencé, un programme banal mais qui fait le taf, et le programme optimisé
Le programme mal agencé, c'est surtout en général le "bro program" (si je dis bro split, je vais me faire défoncer virtuellement par les fans de split, mais bon, tout de même).
Et le programme "optimisé" l'est toujours à tel ou tel niveau.
Plus tu débutes, plus un programme simple et direct fera le taf.
Ce qu'il ne faut pas, c'est se perdre dans le fantasmatique et l'idéologique (non il ne faut pas faire des séances hors normes pour avoir un physique hors normes, il faut déjà commencer avec un programme simple et réduit, non il faut pas "pousser" à fond, etc). Avec quelques grands principes : faire quelques mouvements, les travailler correctement le plus possible sans se disperser sur des truc accessoires, le faire aussi souvent que ça marche en faisant des progrès).
Puis raffiner ensuite, en mettant au fur et à mesure des plafonds des petits cycles simples (deload quand on n'arrive plus à progresser, séance plus calmes au lieu d'être toujours à fond, etc).

Le problème que tu ast es à double sens : tu n'as pas seulement des lacunes pratiques, mais aussi une grosse disproportion entre tes connaissances théoriques et ton exécution pratique. C'est ce qui crée un gouffre entre les deux, rendant les lacunes encore plus visibles.
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Re: Savoir si on est dyspraxique et s'entraîner en conséquence

Message par Linearity »

En gros la réponse est assez simple :
- RPE7 (3 reps possibles en plus) on bosse déjà.
- RPE8 (2 reps) on considère en général qu'on bosse "dur"
- RPE9 (1 rep) on bosse "très dur" et ça peut former un type de série particulier (les séries dites AMRAP — autant de reps que possible - ne sont pas faites sans cesse et s'arrêtent chez certains auteur au RPE9
- RPE10 c'est en général évité sauf de temps à autre
Ce que je ne comprends pas, c'est que j'ai l'impression qu'on attend de moi d'être capable de prédire avec précision le RPE10, comme si j'étais médium. Et surtout, la différence entre RPE7, RPE8, RPE9, RPE10. Comment être certain qu'à une répétition donnée, je puisse être capable d'en faire 1, 2 ou 3 de plus ? Quelle est la différence de ressenti entre RPE7, RPE8 et RPE9 ? La différence me semble tellement infime que je ne vois pas comment je peux être confiant avec certitude. Surtout que quand on fait de la musculation à plusieurs et que quelqu'un à côté de nous nous motive, on a tendance à se transcender et là on se rend compte qu'on surestimait nos limites. Rien ne semble sûr dans cette discipline et tout semble tout le temps questionnable, c'est ça qui me rend anxieux.
La zone de travail pour les powerlifters est souvent entre 7 et 8,5, selon l'influx nerveux de l'individu et le moment.
On n'est pas tous pareils et certains travaillent plus "au volume" et d'autres un peu plus "en intensité", mais en restant le plus souvent dans cette zone.
Surtout si en plus tu dis juste après que "on n'est pas tous pareils" et qu'au final l'analyse dépend de son profil propre (plutôt volume ou plutôt intensité), il y a de quoi être réellement désespéré...
Les débutants ont du mal à se repérer, mais en conrtrepartie ils s'épuisent moins.
La nature est bien faite : un vrai RPE10 (dit parfois "à l'échec" donne des résultats au début (mais n'est pas pour autant obligatoire).
Traduction : on ne ferait pas une répétition de plus, mais celle qu'on vient de terminer était propre quoique souvent un peu ralenti. Ca signifie aussi que lorsqu'on n'est pas sûr de faire une rep de plus on ne la fait pas (ne pas chercher l'échec absolu). Du coup on finit en RPE9,5 ("j'aurais peut-être pu en faire une de plus, mais je n'en suis pas sûr) ou en RPE10 (je sais que je n'en aurais pas fait une de plus). Parce que si on tente ce qu'on n'est pas sûr de réussir on va plus loin qu'un RPE10, au final (on fait 1/2 rep de plus).
Du coup au début on ne sait pas déterminer son RPE, mais on supporte de monter plus haut tout en faisant des progrès (et entre RPE9 et 10 on arrive à le voir arriver).
On peut aussi s'arrêter quand on ne fait plus le mouvement correctement.
Pourquoi un débutant s'épuise moins ? Techniquement le RPE10 va plus rapidement arriver, d'ailleurs le terme "10" est impropre car par exemple au DC, même barre à vide, il me faut moins de 10 répétitions pour arriver à l'échec, et je ne peux pas mettre moins lourd que barre à vide comme ce qu'on peut conseiller sur d'autres exercices. Un autre exemple : les pompes normales, même si là oui on peut faire des pompes sur les genoux si on est vraiment trop faible.

Mais est-ce que quand tu dis qu'un débutant s'épuise moins, tu veux plutôt dire que s'il arrive à l'échec l'impact de cet échec ne sera pas aussi important que si un pratiquant avancé arrive à l'échec ? Parce qu'il est débutant, son échec est sans doute dû à un manque d'adaptation nerveuse et pas à un épuisement musculaire, donc il récupèrera vite car son corps va s'habituer, et il progressera de toute façon. C'est ça ?
L'exécution ne doit pas être ni "dangereuse" ni "millimétrée". Elle doit être efficace.
Il ne faut pas s'épuiser pour s'épuiser mais limite s'économiser. Pas en trichant mais en améliorant l'efficacité du mouvement (mouvement accéléré tout le long de son exécution pour ne pas se faire "écraser" par un passage difficile au milieu du mouvement, bons muscles recrutés pour être le plus fort possible sur le mouvement, bons leviers placés correctement pour que ça monte à la fois le plus efficacement et le plus sûrement possible.
C'est pour ça qu'il vaut sans doute mieux s'arrêter avant de dégrader le mouvement pour s'apprendre aussi à être exigeant envers soi la fois d'après.
On économise de l'influx pour le placer sur l'essentiel : pousser plus lourd sur plusieurs répétitions correctement exécutéses.
Pour moi là on arrive clairement au problème qui me crée toute cette anxiété, et c'est un reproche que je fais au monde de la musculation : la contradiction et l'absence de consensus. Et pour ce que tu évoques j'ai un exemple très clair : un ami à moi coach sportif, qui vient de fêter ses 32 ans récemment, et qui considère clairement que l'objectif est de s'épuiser et que la triche est autorisée (il la pratique lui-même). Il est partisan d'une espèce de mentalité "no pain no gain", ce qui compte c'est de pousser, de s'épuiser à la tâche. Il m'a évidemment enseigné les exécutions mais les suivre à la baguette n'est pour lui pas l'essentiel, si le mouvement se dégrade un peu ce n'est pas grave. Il considère que "le corps s'adapte même aux mouvements un peu dégradés", que le corps est une meilleure machine qu'on ne le pense etc.

Deux visions de la musculation différentes, pourtant lui a un bon physique et d'excellentes performances et toi je ne doute pas au vu de ta photo de profil et de ta signature que ce soit le cas aussi. Qu'est-ce qu'un débutant peut faire ? Comment trancher ? Comment se décider ? La réflexion que je me fais est la suivante : mon ami a cette mentalité car il a une génétique qui le lui permet, il se blesse peu là où d'autres plus fragiles se seraient déjà blessés 100 fois avec le même régime d'entraînement. C'est donc - une fois de plus - à moi de connaître mon profil, et donc de risquer de me blesser si je veux le découvrir.

Et l'absence de consensus je la trouve sur des sujets aussi importants que dérisoires. Par exemple, faut-il s'entraîner sur des courbatures oui ou non ? J'ai déjà lu tout et son contraire. Est-ce normal de ne pas ressentir de courbatures après une séance pecs quand on débute ? J'ai déjà lu tout et son contraire. Full Body, Split, ou PPL quand on débute ? J'ai déjà lu tout et son contraire, et je vois même épinglé sur ce forum des sujets dédiés à des débats comme ça. Comment peut-on exiger d'un débutant qu'il s'y retrouve si certains débats sont encore ouverts après des années de discussion ?
Le programme mal agencé, c'est surtout en général le "bro program" (si je dis bro split, je vais me faire défoncer virtuellement par les fans de split, mais bon, tout de même).
Et le programme "optimisé" l'est toujours à tel ou tel niveau.
Plus tu débutes, plus un programme simple et direct fera le taf.
Ce qu'il ne faut pas, c'est se perdre dans le fantasmatique et l'idéologique (non il ne faut pas faire des séances hors normes pour avoir un physique hors normes, il faut déjà commencer avec un programme simple et réduit, non il faut pas "pousser" à fond, etc). Avec quelques grands principes : faire quelques mouvements, les travailler correctement le plus possible sans se disperser sur des truc accessoires, le faire aussi souvent que ça marche en faisant des progrès).
Puis raffiner ensuite, en mettant au fur et à mesure des plafonds des petits cycles simples (deload quand on n'arrive plus à progresser, séance plus calmes au lieu d'être toujours à fond, etc).
De ce que j'ai compris, le Full Body est le format le plus adapté aux débutants parce qu'il permet de tout travailler en une seule séance et de satisfaire le débutant qui aura l'impression de bien travailler, qu'il ne demande que 3 séances par semaine (un débutant aura peut-être moins envie de se lancer direct en muscu par un programme qui nécessite 5 ou 6 séances par semaine). C'est un bon compromis entre volume, fréquence et intensité. Le Upper Lower * 2 semble aussi bon, bien que j'ai l'impression que sa popularité ne soit pas exactement la même que le Full Body pour une raison que j'ignore. Le Split est plutôt un programme conseillé aux intermédiaires/avancés, car un débutant ne pourra pas fournir toute l'intensité nécessaire à une séance constituée de plusieurs exos d'un même muscle (il sera cramé trop vite). Mais bon, là aussi manque de consensus, j'ai déjà eu des potes qui m'ont dit que le Split était le mieux pour débuter car le Full Body ne propose pas assez d'intensité là où le Split on va bien taper le muscle comme il faut. Et ce sont des gens qui, encore une fois, ont eux aussi un bon physique, donc leur opinion me semble crédible et recevable.
Le problème que tu ast es à double sens : tu n'as pas seulement des lacunes pratiques, mais aussi une grosse disproportion entre tes connaissances théoriques et ton exécution pratique. C'est ce qui crée un gouffre entre les deux, rendant les lacunes encore plus visibles.
J'ai plutôt l'impression de ne rien comprendre et d'être confronté à des gens qui me disent tout savoir (et surtout qui me disent qu'il faut être bête pour ne pas comprendre une discipline aussi simple). Et quand je leur mets face aux opinions contraires des autres, ils me disent juste que "ces gens sont bêtes". Ben peut-être, mais au final ils sont autant voire plus musclés que toi, donc pourquoi ce serait pas toi l'idiot et pas eux ?
Par contre, les 4x12, ça n'est pas non plus une formule magique. Ca fait longtemps que je n'ai plus utilisé ce format, pour ma part. Et c'est typiquement un truc qui peut se révéler contre-productif pour la prise de force.
C'est la marotte qu'on conseille aux débutants d'appliquer, si même ça ce n'est plus si certain que ça je ne sais plus à quel Saint me vouer :mrgreen: . Après tu parles de toi, toi qui as déjà des années de pratique et qui s'intéresse à la force. Il faut bien se remettre en perspective que je parle du 4x12 pour un débutant qui vise l'esthétique. Ensuite, comme pour beaucoup de trucs en musculation, la question c'est : quand est-ce que je sais qu'il est temps pour moi de passer à un autre format ?
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